Genre : Historique
336 pages
« Au début de l’année 1392, tous les rêves sont permis à Charles VI. La reine Isabeau vient d’accoucher d’un fils, le pays retrouve la prospérité, la guerre avec l’Angleterre touche à sa fin. Mais, en quelques mois, un scandale d’adultère, un attentat contre son premier ministre, une maladie inexplicable s’abattent sur le jeune roi.
Charles diminué par ses crises de démence, les factieux s’agitent en coulisse. À la cour, le vice est l’affaire de tous et l’ambition n’est pas l’apanage des grands. Dans l’incroyable entreprise de démolition d’un règne, le spéculateur Nicolas Flamel, l’Italienne Valentine Visconti, le peintre Paul de Limbourg et le cuisinier Taillevent auront tous un rôle à jouer.
La France en sera quitte pour cinquante années de chaos.
Complots, joutes sanglantes, plaisirs débridés, Le Roi fol est le roman d’une France médiévale exaltée, soumise à toutes les passions. »
Partenariat avec les éditions XO
Au début de l’année, j’avais lu et adoré Le Seigneur de Charny de Laurent Decaux, dont il s’agissait alors du premier roman. À la fois roman historique assez érudit et réécriture assumée de l’Histoire, le mélange entre faits et imagination – doublé de personnages passionnants ! – m’avait charmé et me faisait dire que l’auteur avait su, dès son premier essai, faire preuve d’une patte bien personnelle dans le genre assez balisé qu’est le roman historique.
Ce deuxième essai confirme ce sentiment. En choisissant de nous conter l’histoire de Charles VI – déjà croisé dans son premier roman & alors de dix années plus jeune – Laurent Decaux nous propose ainsi une relecture de ce roi à la fois aimé pour sa bienveillance mais redouté pour ses accès de folie inexplicables qui le rendaient imprévisibles au mieux, dangereux au pire. Jeune roi traumatisé par une période de régence dont il a eu bien des difficultés à se sortir – la faute à des oncles avides de pouvoir, Charles VI va peu à peu développer des symptômes de folie similaires à ceux de sa mère, la bien-nommée Jeanne la Folle.
« – Les Anglais ? Ainsi, Richard le bougre a débarqué ?
Clisson avait passé la moitié de sa vie dans des casernes ; il s’adressait à ses amis comme il parlait à ses soldats.
– Si tu veux parler du roi d’Angleterre, grinça La Rivière, nous l’attendons toujours. Mais Richard a dépêché Woodstock et Lancastre, qui siègent à son Conseil étroit.
Clisson fronça les sourcils.
– Les oncles du roi d’Angleterre ne valent pas mieux que ceux du roi de France… Les négociations n’ont guère dû avancer depuis qu’ils ont passé la Manche.
– En effet, dit Bureau de La Rivière. Le roi s’épuise en vaines entrevues. Aujourd’hui même, Lancastre et Woodstock ont demandé le paiement de la rançon du roi Jean, comme préalable à l’ouverture des pourparlers.
– Par saint Thurien ! Ils oublient qu’à l’époque, les Etats se saignèrent jusqu’à l’os pour faire libérer le roi ! »
Très personnellement, j’aime beaucoup l’Histoire, mais je dois avouer que bon nombre de périodes me sont totalement inconnues. Et – toute propension gardée car il s’agit d’une fiction – ce roman a été la découverte d’un couple royal que je ne connaissais pas du tout, Charles VI et Isabeau de Bavière. Comme ils sont différents, mal assortis, mariés trop jeunes et finalement tous les deux assez crédules … Les suivre a été à la fois un bonheur, parce que Laurent Decaux fait d’eux des personnages profondément humains, mais aussi très triste quelque part, car l’absence totale de contrôle qu’ils peuvent exercer sur leurs vies respectives est quasi-nulle.
Outre le couple, j’ai aussi découvert une période de heurts sans fin avec d’autres puissances de l’époque, telle que l’Angleterre, ennemi légendaire du Royaume de France. Laurent Decaux nous narre ici nombres de joutes, batailles, etc … Mais aussi tout l’appareil « administratif » qui entoure ce genre de conflit, ce qui est passionnant car nous sommes plongés dans les arcanes d’un pouvoir qu’on pourrait pu penser – à tort – être plus simple à cette époque. Bref, ne pas connaître la période a été un grand avantage car cela m’a permis d’apprécier encore plus ma lecture.
En conclusion … Un roman historique d’une très bonne facture, pour un auteur dont j’ai hâte de découvrir les prochains écrits.
Je suis en train de le lire, donc pour le moment, je n’ai pas vraiment de recul mais c’est très très agréable à lire. 🙂 Après un début qui ne m’a pas spécialement passionnée, je suis petit à petit entrée dans l’histoire et c’est plutôt sympa. Comme tu le dis dans ta chronique, c’est une réécriture assumée de l’Histoire, un peu comme Druon avec ses Rois Maudits et l’auteur explique tous ses choix en fin d’ouvrage donc c’est parfait. 🙂 Je pense que ma rencontre avec l’univers de Laurent Decaux, que l’on sent passionné, va être une réussite. 🙂
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Oui, quelques dizaines de pages m’avaient aussi été nécessaires avant de véritablement entrer dans le récit – ça avait été bien moins immédiat qu’avec Le seigneur de Charny, l’autre roman de l’auteur, qui m’avait immédiatement emporté. Je t’accorde en tout cas que l’auteur a l’art et la manière de transmettre sa passion pour l’Histoire !
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Oh ! C’est souvent chouette les livres historiques, celui-là a l’air pas mal du tout. Merci de la découverte ^^
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Je t’en prie 🙂
C’est un auteur que je suis contente d’avoir découvert dans ce genre !
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Un roman et un auteur qui me tentent énormément. Je sens venir avec lui une nouvelle série de romans historiques pour mes étagères ^-^
Merci pour la découverte !
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Eh, de rien 🙂
Je te conseille vraiment de commencer par Le seigneur de Charny, son premier roman car il y a à mon sens une vraie continuité entre les deux.
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Je prends note même si le sujet du 2e m’intéresse plus ^^
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