

Genre : Fantasy 🇫🇷
419 pages
✅ La mythologie construite autour des phares et des étoiles ; Le personnage de Galielle ; Une belle plume.
🔴 Beaucoup d’idées qui rendent parfois le tout trop dense … ; … Et des points qui auraient gagnés à être davantage détaillés.
[Un livre lu grâce à la plateforme SimPlement.pro. Merci à l’auteur pour cette opportunité !]
« Dans un monde sans soleil ni lune, seuls les phares illuminent les cinq royaumes de la Sunveria. Saga Leign est sur le point de devenir un veilleur, un guerrier d’exception qui voue sa vie à la protection de la lumière des étoiles. Mais lorsque le phare de Venrim est détruit dans une violente explosion, le jeune homme et ses compagnons survivants se retrouvent plongés dans un sombre complot qui menace la Sunveria toute entière et l’existence de la Lumière elle-même. »

Le résumé de cet auto-édité a titillé ma curiosité dès lors qu’il est arrivé sous mes yeux (via Livraddict). On y parle de monde sans Soleil ni Lune, où les étoiles sont les seules lumières du monde – étoiles protégées par l’ordre mystérieux des Farenheims vivant dans le Phare qui confère aux Royaumes sa lumière … Il n’en fallait pas davantage pour éveiller ma curiosité !
Le roman démarre sur un court prologue : alors que Saga Leign – notre futur personnage principal – va être consacré Farenheim après une période d’apprentissage de cinq ans, une explosion survient au Phare et va plonger le monde dans une nuit aux conséquences dévastatrices. Conséquences que nous ne commencerons à découvrir qu’une centaine de pages plus loin, car nous allons tout d’abord remonter le temps au côté de Saga, et revenir en premier lieu sur son apprentissage de Farenheim et sa découverte des secrets du monde qui l’entoure, qui a forcément bien plus à cacher que ce que l’on veut bien croire.

« Les semaines s’écoulèrent, sans résultat. Son obsession pour le sujet le rendit de plus en plus distrait, au point de faire parfois l’exact contraire de ce qu’il lui était demandé. Galielle fut la première à constater son irrégularité croissante.
– Aucune de ces étoiles n’est classifiée dans la bonne constellation ! siffla-t-elle exaspérée, alors qu’elle relisait un essai produit par le garçon. Ce n’est pourtant pas compliqué !
Saga ne réagit pas.
– Qu’espères-tu accomplir si tu n’es même pas capable de distinguer la lumière des astres ? Voilà des semaines que ton attention se porte ailleurs, ressaisis-toi ! »

Pour tout dire, je ne m’attendais pas vraiment à cette construction du récit (à savoir prologue-retour en arrière-après le prologue) et ça a été la vraie bonne surprise de ce premier tome qui parvient de fait à capturer notre attention tout de suite et avec intelligence. Il faut préciser que l’univers est dès le départ envoûtant, bien plus sombre et violent que ce que j’escomptais, mais aussi (et c’est un trait commun à de nombreux premier roman) assez dense : Alex Zune foisonne d’idées ! Elles sont pour la plupart excellentes mais nécessitent une lecture très attentive car elles alourdissent parfois le tout (cette sensation que l’auteur a voulu « tout mettre », si vous voyez ce que je veux dire) – alors que certains points auraient mérité davantage de détails : ainsi, n’aurais-je pas refuser plus d’éléments historiques, de descriptions ou encore de moments davantage introspectifs afin de mieux cerner les différents personnages – de ce point de vue là, seule la Farenheim Galielle et le jeune Albert sont pleinement réussis.
Cependant, avec l’apprentissage du jeune Saga Leign – et donc les cent premières pages – l’auteur nous prend par la main et se fait le guide, au travers des yeux de notre héros tout juste adolescent, de la découverte d’un monde qui sous-couvert d’un grand calme semble cacher de sombres et peu glorieux secrets. Saga intègre certes un ordre mythique et reconnu, mais aussi menacé et vieillissant car trop éloigné du monde réel. C’est finalement lorsque la fameuse explosion du prologue arrivera que Saga, forcé d’accomplir une quête, prendra conscience de la défiance populaire. Sa quête sera aussi, on l’imagine, l’occasion de peut-être redoré le blason des Farenheim une bonne fois pour toute.
Cet aspect initiatique, qui se poursuit finalement durant quasiment tout le roman, est classique mais plaisant puisque servi par le style agréable de l’auteur – qui ô joie – gère son équilibre dialogues/phases narratives à la perfection ! Le récit est dynamique malgré les lourdeurs que j’évoquais au-dessus et nous surprend sans cesse par des rebondissements bien amenés (même si certains personnages semblent se déplacer aussi vite que les personnages de GoT dans la saison 8 😆). Mais la meilleure idée est à mon sens d’avoir intégré pleinement le système de magie des Farenheim à l’intrigue – à savoir qu’un Farenheim tire ses capacités de l’Étoile à laquelle il s’est lié.
Enfin, je finirais cette chronique en précisant que le roman évite tout manichéisme. Finalement, même si les « méchants » sont de vrais félons, il est difficile d’affirmer que les « gentils »sont pleinement bons. Gageons que la suite nous offrira matière à en savoir plus !


En conclusion … Un premier tome prenant, aux qualités indéniables !